Je sors tout juste d'une période de cinq à six jours qui se répète systématiquement chaque mois et que j'appelle la dictature du reporting: Le Grand Manitou là-bas à Bâle exige ses sacro-saints chiffres afin de les digérer et les régurgiter à la communauté financière qui est, elle, entièrement sous le joug de la dictature du profit maximum à court-terme.
Ouf!
Et ce n'est pas fini, en matière de dictatures...
Tout le monde connait évidemment la dictature militaire, déclinée sous toutes ses formes -- communiste, de droite, birmane, castriste, etc.
Mais il y en a bien d'autres!
La dictature du prolétariat a des contractions, elle n'est pas encore tout à fait morte et végète par ci par là.
La dictature de l'enfant est la plus pénible, dans le sens qu'on y cède volontiers alors qu'on voudrait s'en libérer (schizophrénie quand tu nous tiens...) surtout lorsque les fins de mois sont difficiles: allez dire à un enfant qu'il n'aura pas de portable si tous ses copains en ont un, vous voulez le faire passer pour quelqu'un qui sort de sa campagne? Quoique à la campagne ils sont aussi sur-équipés, je le sais, j'y vis.
La dictature de la Pensée Unique, et sa petite sœur la dictature du prêt à penser, sont plus rigolotes que réellement dangereuses, on s'en accommode fort bien, il suffit de n'en faire qu'à sa tête et de laisser les ânes braire.
La dictature des syndicats est plus sérieuse que celle du prolétariat, celle-là on la subit quand on veut rentrer à la maison et que les contrôleurs aériens sont en grève.
J'essaye de ne pas tomber sous la férule de la dictature des régimes alimentaires et de sa cousine, la dictature de la minceur, mais ce n'est pas trop difficile, à chaque tablette de chocolat j'assigne une correspondance d'un jogging en forêt, en hiver ça calme.
En parlant de forêt il y a bien entendu la dictature écologiste, ou écologique, à opposer à la dictature des camions, avec l'arbitrage exclusif de la dictature du bonheur assistée de la dictature des bonnes intentions.
Et comme nous sommes en campagne (encore!) électorale, nous pouvons parler de la dictature des Régions parrainée par la dictature des sondages et secondée par la dictature participative.
J'ai même vu la dictature de la raison et, un comble, la dictature web 2.0...
Mais pour celles et ceux qui ont eu le courage de me suivre jusqu'ici, je réserve la meilleure de toutes, celle qui frappe tous les avatars dans Second Life et autres mondes elliptiques, je veux parler de la dictature de l'apparence.
Et pour vous en montrer un exemple étonnant, je vous livre une vidéo montrant un avatar en train de modifier son visage (le reste ce sera pour plus tard) et passer ainsi du statut de vulgaire n00b (vulgum pecus dans une autre langue, avec double zéro au milieu) à celui envié de Master of Metaversum.
La dictature est une forme autoritaire de la démocratie dans laquelle tout ce qui n'est pas obligatoire est interdit.
Léo Campion
No comments:
Post a Comment