Ce long week-end de début mai est une véritable bénédiction, le beau temps étant heureusement de la partie.
Hier ce fut une longue journée passée à la montagne, enfin quand je dis montagne il faut relativiser, il s’agissait de l’ascension du Cagire à quelques 1900 mètres d’altitude et qui nous a pris environ trois heures depuis le parking aménagé dans la forêt domaniale de Juzet-d’Izaut. Avec la descente d’environ deux heures plus la sieste de deux heures au col près du sommet on arrive à un total de sept heures de randonnée, là où un sportif en baskets mettrait une grosse heure aller-retour (sans la sieste bien sûr)
Mais le but n’était pas la performance physique et l’étalon n’était pas le chronomètre pour juger de l’ « efficacité » de la balade, seuls importaient l’air frais du matin, le cui-cui des oiseaux, l’odeur des différentes essences traversées, les fleurs commençant à percer dans les pâturages pas encore conquis par les animaux (d’où l’absence de bouses ou crottes de diverses natures capables de vous gâcher un court moment votre journée) et, bien sûr, le panorama de la chaîne pyrénéenne depuis le Valier jusqu’au Pic du Midi de Bigorre (la brume empêchant une vue plus étendue, même Toulouse n’était pas visible)
Très peu de choses en commun avec les montagnes de Second Life et leurs sommets enneigés de pixels blafards.
Aujourd’hui j’avais prévu une journée peinarde dans le jardin à lire dans le transat abritée du soleil et du petit air frais qui semblait une rémanence du mois d’avril encore proche.
J’avais commencé mon livre depuis une heure ou deux (peut-être une heure et demie ?) que je me rendais définitivement compte que mon esprit n’était décidemment pas disposé à me laisser en paix.
Je n’arrivais pas à me concentrer sur le sujet, pourtant passionnant, traitant de la guerre des capitalismes qui aura lieu de toute façon (je n’en suis qu’au tout début, impossible d’en dire plus pour le moment)
Mon esprit n’arrêtait pas de divaguer, diverger devrais-je dire, vers « quelque chose » d’autre que j’avais du mal à définir.
Au bout d’un moment la vérité que je cherchais à fuir inconsciemment m’apparut incontournable et je fus obligée de me rendre définitivement à l’évidence : ce n’est pas à Second Life que je suis accrochée, non, ma drogue douce, celle à laquelle je suis soumise comme le fumeur invétéré est irrémédiablement lié à sa clope, c’est mon blog !
La question (subsidiaire) est de savoir s’il est plus nocif pour la santé d’être accro à la nicotine ou à un OBNI (Objet Bloguant Non Indispensable), l’un entraînant de graves problèmes au niveau des voies respiratoires, l’autre pouvant détériorer de manière sournoise la capacité de réflexion d’un individu normalement constitué.
Peut-être devrais-je me mettre à fumer ? Si cela peut se révéler avantageux sur un plan général en me détournant de l’idée fixe que constitue la pulsion incontrôlable de vouloir à tout prix coucher sur un papier virtuel tout ce qui me passe par la tête en croyant naïvement que cela peut avoir un quelconque intérêt pour la communauté blogosphérique, alors oui peut-être pourrais-je prendre le risque mesuré de ruiner mes poumons si en échange j’obtiens une santé mentale retrouvée me permettant de profiter pleinement de ma nouvelle méthode d’intoxication et notamment de lire (en fumant) l’esprit totalement libéré et focalisé sur le sujet développé par l’auteur.
Je comprends mieux maintenant pourquoi de grands « cerveaux » étaient (ou sont encore) également de grands adorateurs de la nicotine. Evidemment cela ne marche pas avec José Bové qui, bien que fumeur de pipe, ne peut pas être classé dans la catégorie des grands cerveaux, mais peut-être que ça marche mieux avec la cigarette qu’avec la pipe après tout, et puis cela dépend aussi de ce que l’on met dans la pipe, certaines herbes orientales ayant un effet notoirement délétère sur les capacités de perception du monde dans lequel nous vivons réellement.
Non, en fait je ne vais pas me mettre à fumer, car ce faisant je polluerais mon entourage, alors que le blog se pratique en solo avec des effets relativement limités sur les proches, du moins quand on l’utilise avec modération, ce que j’ai décidé de faire à compter d’aujourd’hui.
Mon désir de transférer sur le réseau des réseaux quelques gouttes de mes cogitations est vraiment trop fort, et puis ça ne gène personne, après tout qui est obligé de me lire et de prendre pour argent comptant les élucubrations que j’ai envie d’extérioriser ?
Le web 3.0 sera soi-disant « sémantique », capable de « comprendre » les milliards d’informations disponibles sur la toile et de les restituer de façon digérable et compréhensible du moins par ceux qui seront assez finauds pour y accéder.
Ce sera parait-il le règne de l’ « intelligence collective » qui sera la somme de toutes les intelligences humaines retraitées afin d’en faire disparaître les « anomalies » du style hoaxes, rumeurs infondées, désinformation et autres propagandes.
On peut rêver, en tout cas si cela doit vraiment arriver je préfère en faire partie plutôt que de regarder passer le train derrière ma fenêtre.
D’après Alexa mon blog compte pour 0.000041% (sur une moyenne de trois mois) dans l’ensemble de l’Internet en ce qui concerne les visiteurs ayant eu l’imprudence de venir fouiner chez moi ; dans un pays comme la Belgique je me trouve même en 99019ème position, plutôt encourageant, non ? Tout cela pour dire que ma petite voix peut trouver un petit écho sur des sujets bien définis comme le D/s (encore une fois merci à San ;)
Mon prochain objectif est un ranking de 0.000050% du total de l’internet et la 80000ème position en Belgique, le pays de Vint Falken que je vais attaquer directement sur ses terres.
Vous n’avez pas fini d’entendre parler de moi, que cela vous plaise ou non.
Et maintenant je reviens à ma lecture, l’esprit délivré !
Je blogue donc je suis (le mouvement)
Sofian Mannonen
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